Ils partent..... partout.... par Terre....

Le voyage d'un gars et d'une fille qui vont prendre l'air derrière la planète. Partir, pour pouvoir précipiter un rêve contre la peau du réel, le concasser pour le mélanger à la pâte du monde. Un rêve, c'est fait pour être râpé sur les jours, pour recueillir des éclats, des poussières... Arranger ces poussières et raconter des histoires. Et faire de nouveaux rêves...

13 mars 2006

Nouvelle-Zélande : le début du demi-Tour



C'est depuis l'île du Nord qu'on vous raconte notre remontée par la cote Ouest de l'île du Sud. Vous suivez ?
Vrai que, plein les yeux comme on en a eu, il etait difficile de faire mieux. Avouons : nous avons moins aimé la côte Ouest, pour plusieurs raisons. C'est plus touristique, donc moins sauvage, et il est plus difficile de stopper notre van où bon nous semble. Il pleut davantage, à cause de la barrière des Alpes qui bloque les nuages venant de la mer. Il y a moins d'animaux sauvages.
Au début, même la mer de Tasman nous est apparue bien triste et grise, mais elle n'avait pas encore tout dévoilé...




On se tourne donc vers les montagnes, et là, qu'est-ce qu'on voit ? Qui se reflète dans les lacs ? Mont Cook lui-même et ses acolytes déjà mentionnés. Il a fallu être patients, se geler un peu avant que le temps ne se dégage... et, quand ça se lève, les nuits étoilées sont bien glacées et les matins plutot réfrigérants. Et d'un coup, c'est fini : soleil, chaleur.



La récompense est là : le spectacle s'appelle Grandiose. Sur la photo, l'image de la récompense : le petit café du matin devant l'écran de notre cinéma à nous, qui joue : "Cook, Tasman, Lapérouse, le retour". On a passé quelques jours dans les parages entre Fox Glacier et Franz Joseph Glacier. Ce sont à la fois les noms des villages et des glaciers, à qui on est allé chatouiller les pieds. Les vallées glaciaires sont gigantesques, et , au milieu... coule une rivière ;-)



Superbe, mais on n'est pas tout seuls...
On continue notre remontée, et là, la côte de la mer de Tasman nous surprend avec sa beauté violente et noire. Ca, c'est fait pour nous retenir, alors qu'on commencait presque à être un peu bougons. Un mois de camping-car sommaire, ça mouline son homme et peut le rendre grincheux. Peut-être qu'on est déjà trop vieux pour faire les "djeun's" routards ?
Le cap Foulwind, la côte entre Greymouth et Westport nous reconcilient avec la côte Ouest. Cote déchiquetée, parsemée d'îles noires aux formes cisaillées.




Abel Tasman, qui ne devait pas être un marin d'eau douce, a fait demi-tour en arrivant par là, dans les années 1640. C'est un peu les dents noires de la mer blanche. Au large, avec le soleil, elle tourne au bleu-vert.

Après ça, on traverse l'île d'Ouest en Est, direction le parc national Abel Tasman, encore lui. Là, on se pose un peu, le temps de faire une partie du trek le long de la côte Pacifique Sud. Grands havres, oiseaux à foison, mer émeraude transparente, et sable orange. Ca nous emballe, mais là non plus, on n'est pas tout seuls... C'est vraiment dans le Sud qu'on était le plus tranquille, mais c'est maintenant la fin de l'été, ça devrait se calmer un peu. Serait-ce des paillettes d'or qu'on vu briller dans le lit d'une rivèere ?



On renonce à monter jusqu'au Cap Farewell, à cause du temps qui passe, et aussi par peur que ce soit trop organisé. Ici, organisé ca veut dire : des excursions chères à volonté, mais assez peu de possibilités de se ballader seuls, peu de sentiers de randonnées. Plutot des points où on stoppe sa voiture pour prendre sa photo ! Bof !
Le Cap Farewell : encore un rêve qui restera intact, un futur souvenir peut-être...
Donc, on prend la direction des fjords du Nord, près de Picton, d'où on prendra un ferry pour l'île du Nord.
On se trouve comme souvent, un campement dans la nature et on se ballade le long du Queen Charlotte Sound. C'est un fjord parmi tous ces fjords qui comportent chacun d'innombrables baies. Un vrai labyrinthe de montagnes qui se sont avancées loin dans la mer. A moins que ce ne soit la mer qui ne se soit frayé des chemins jusque dans le coeur des montagnes.




Les choses, quand elles se mélangent, on ne sait jamais qui a commencé et ça n'a pas de fin. Mon Terre et ma Mer sont en amour ici, en bas du ciel. Ici, il fait plus chaud, mais la météo est instable dans tout le pays. On a eu tous les temps, du très chaud au très froid. Vent, souvent. Pluie, par intermittence. Un peu comme dans une certaine Normandie...
On est bien contents de ce périple de 2700 kms, pendant lequel on en a vu de toutes les couleurs. On compte nos dollars, mais on s'est enrichi de nouvelles géographies. On a laissé bien sûr, sur notre passage, des mondes qui garderont leurs secrets. On imagine sans cesse ce que cachent les cartes et plans pour suivre des chemins qui nous inspirent, des lieux inconnus ou l'on espère trouver des pièces manquantes à notre prochaine mémoire. Sans doute en a-t-on oublié beaucoup, si un jour vous passez par là...
Le puzzle planétaire s'étoffe, si fort, si peu, le monde est toujours un peu plus ailleurs, allons voir.
Maintenant, il est temps de retrouver notre copine Renate, pour aller découvrir l'île du Nord et ses volcans ensemble.
Cette fois, le printemps doit commencer à taquiner crocus, primevères et jonquilles en terre de France, non ?