Ils partent..... partout.... par Terre....

Le voyage d'un gars et d'une fille qui vont prendre l'air derrière la planète. Partir, pour pouvoir précipiter un rêve contre la peau du réel, le concasser pour le mélanger à la pâte du monde. Un rêve, c'est fait pour être râpé sur les jours, pour recueillir des éclats, des poussières... Arranger ces poussières et raconter des histoires. Et faire de nouveaux rêves...

27 mars 2006

Nouvelle-Zélande : "Good bye Farewell, Hourra pour Mexico!"



Ce matin là, à peine débarqués sur l'ile du Nord, on prend la route pour le centre de l'île. Trois grands personnages nous y attendent, calmes, incandescents à leurs heures. Les deux premiers surgissent au sommet d'une longue côte, dans une ambiance de désert : le mont Ruapehu et le mont Ngauruhoe, deux volcans enneigés dans le soleil couchant. Le troisième, le Tongariro, se cache encore plus au Nord.



On passe la une semaine à rôder au milieu de ces superbes montagnes. Champs de bruyère, de lave, de tussok (touffes d'herbe sèche), lacs, rivières, et un air bien vivifiant. Encore une fois en quelques jours, on a un bon échantillon de caprices météo ! Si le soleil pleut, si les nuages s'envolent, si la chaleur givre... on est prêts, on a retenu la leçon, on s'attend à tout. Dès que les conditions sont idéales, on s'embarque pour le trek du Tongariro crossing avec Renate. Splendeurs et merveilles ! Après une sacrée ascension, on traverse des univers totalement différents : le cratère rouge déchiqueté du Ruapehu, des plateaux de lave noire, jaune, rouge, des lacs d'altitude turquoise et émeraude, des soufrières...


Chemin lunatique, chemin lunaire, lumières.


Ce pays est un vrai patchwork de mondes : végétation tropicale, glaciers, oiseaux exotiques, mammifères marins, climats méditerranéen ou polaire (presque)... Un tour du monde à l'intérieur du tour du monde.
On monte vers les grands lacs de Taupo et Rotorua, aux eaux incroyablement transparentes et, cap sur la Coromandel Peninsula pour quelques jours. Ce coin, très sauvage, nous a rappelé les ambiances de l'île du Sud. Ici, c'est le Coromandel "life-style" : vie reculée, une ferme de temps en temps, moutons et vaches... en liberté, routes non goudronnées...


On y retrouve la chaleur et les bains de mer sont les bienvenus. On s'endouce dans cet automne lumineux. L'espace est toujours le personnage principal. On a devant nous en permanence une belle collection d'oiseaux et une végétation surprenante. Les arbres en particulier ont des formes étranges. Leurs branches tordues hésitent entre le ciel et le sol, se courbent, s'elancent, plongent, s'enroulent, rampent et remontent... Toutes sortes de plantes les parasitent, ils ont l'air deguisés. Belle allure de ces mariages végétaux un brin fantastiques, mélange de clins d'oeil et de menaces. On ne sait pas trop si c'est un coup des fées ou des ogres... C'est aussi à l'image du pays : on ne sait jamais si on va trouver tempête ou délice, banalité ou extravagance.


Ce pays est un trafiquant d'émotion, un bateleur d'energie. Point de repos de l'esprit en terre d'Océanie, vers les 40 degrés Sud,175 degres Est.
Aussi plein que fut ce voyage, il s'incline devant l'immense choc de l'Asie. Quelquefois d'ailleurs, l'Asie surgit ici ou là : un bosquet de bambous, des bananiers, une marre et des lotus, des oiseaux voyageurs, des sourires immigrés et des regards en amande...
Là, silence.
Grain de sel dans l'oeil...
Mais pourquoi a-t'on quitte le Laos ! ;-)
Les visages asiatiques nous reviennent aujourd'hui avec une force stupéfiante. Contraste. En "anglo-saxonie", l'opulence empêche peut-être la grace de s'épanouir ? Gens de l'être, gens de l'avoir...
Risquons une pensée terriblement partiale et probablement stupide : les peuples de la frugalité ont le regard profond et la bonté pour richesse. Serait-ce que la beauté ne peut exister que dans le dénuement ? Dans nos pays de l'hémisphère Chance, trop souvent, la richesse est placée dans les murs, les roues, les armoires, les coffres. Feux d'artifices.
Un regret, celui de ne pas avoir véritablement rencontré de Maoris. Ils sont pourtant nombreux, l'art Maori est valorisé partout. Pourtant, dans les villes, beaucoup de Maoris travaillent aux tâches ingrates. Peut-être qu'un onzième commandement de la bonne église chrétienne, très présente ici, dit-il ceci : "Les pays étrangers tu decouvriras, leurs richesses tu voleras, et des autochtones, tes serviteurs tu feras".


Bon, ne soyons pas trop méchants, ça c'est l'histoire des conquêtes, de la ruée vers l'or et les baleines. Les "Kiwis" sont des gens vraiment accueillants et sans a priori, toujours prêts a rendre service.

Maintenant, nous sommes à Auckland City et, le 1er Avril, cap au Nord-Est sur la Basse Californie, via Los Angeles.

Dans nos têtes,
L'Asie, douceur et intensité
L'Indonésie, agitations et couleurs
La nouvelle-Zélande, vent sauvage et silence tonique

De la France qui hurle, parvient un grondement douloureux.... Inquiétudes

Good Bye automne, hourra pour un printemps.
Ce même printemps que nous partagerons avec vous.
Printemps enfin?