Ils partent..... partout.... par Terre....

Le voyage d'un gars et d'une fille qui vont prendre l'air derrière la planète. Partir, pour pouvoir précipiter un rêve contre la peau du réel, le concasser pour le mélanger à la pâte du monde. Un rêve, c'est fait pour être râpé sur les jours, pour recueillir des éclats, des poussières... Arranger ces poussières et raconter des histoires. Et faire de nouveaux rêves...

25 avril 2006

Mexique : Basse Californie du Nord


A chaque catapulte vers un nouveau pays, on est pris dans le filet à secouer temps et espace... On a encore la tête dans le pays qu'on quitte que déjà on arpente une autre terre. Vent des mélancolies... Entre la Nouvelle-Zélande et le Mexique, les facéties spatio-temporelles furent particulièrement concentrées!
Petit retour arrière : On vient juste de passer à l'heure d'hiver lorsqu'on quitte Auckland, le 1er avril à 19h. Apres 12h de vol, on se pose à Los Angeles le 1er avril a 11h le matin. Voila, ca y est, on a appris à remonter le temps. On arrive au Mexique le lendemain, et on passe à l'heure d'été. Et, plus tard, lorsqu'on arrivera en Basse Californie du Sud (il y a 2 états) , il y aura un changement de fuzeau horaire et il faudra avancer nos montres d'une heure... Salsa picante! Bref au bout du compte, on doit avoir 7 heures de retard sur vous maintenant.
Los-Angeles - San Diego - Tijuana - Ensanada : le 2 avril on est au Mexique, l'aventure peut commencer. La Baja California est une longue péninsule sauvage, en grande partie composée de montagnes et de déserts. A l'ouest le Pacifique, à l'est la Mer de Cortes. Le 3ème jour, on est à El Rosario aux portes du désert. Immensités, montagnes, cactus géants, canyons... Nouvelle ambiance, nouveau décor, nouveaux parfums.


Les gens sont plutot cordiaux jusque là, on se posait quelques questions. Il faut savoir qu'un tourisme américain massif sévit ici. C'est un tourisme aisé, 4x4, camping-car, yacht... Mais ce n'est rien ici par rapport au sud.
C'est à Bahia de Los Angeles qu'on s'arrête quelque temps, côté mer de Cortes. C'est une réserve naturelle. Le site est splendide, grande baie avec îlots et sierras autour, avec un nombre impressionnant d'espèces d'oisaux. Les levers et couchers de soleil utilisent encore une autre palette de couleurs qu'ailleurs pour faire leur cinéma. Pélicans, hérons géants, aigles et vautours, canards, oies, limicoles... En voilà un aperçu.


Mais, la tortue marine, on n'a pas pu la photographier. On est aux anges dans la Baie des Anges.
On continue la descente vers Guerrero Negro, côté pacifique, en bus. Plus on descend, plus la température monte, et plus l'ambiance se refroidit. Il faut arracher les informations aux gens, pas du tout de lieux pour se renseigner, se procurer des cartes.... Le bus est le pire moyen de découvrir ce pays. On voit passer les belles choses par la vitre... Les prix des voitures sont prohibitifs. On ne rencontre aucun voyageur en sac à dos. Bon...


A Guerrero Negro, on change d'etat. C'est une bourgade relativement sympathique, on profite plusieurs jours de ballades vers la lagune qui est a portée de nos jambes. Les oiseaux sont là encore nombreux. C'est à Guerrero Negro qu'on voit les premiers pélicans blancs, marrant non?


C'est là aussi qu'on commence à comprendre qu'il faut renoncer au voyage qu'on imaginait ici. Il ne rentre pas dans le moule de la réalité. Paf, une tarte dans la figure! Ce sera autre chose, un pays juste effleuré, où on ressent un certain malaise, grandissant.


Un récit - de voyage - cherche toujours à bien polir ses histoires. Si on le laissait faire, il raconterait surtout les instants lumineux. Faut pas toujours le croire, il ment vrai, il parle-note, il se regarde dire... il fait la vie comme on voudrait qu'elle soit.
Il a raison le récit, il fait la vie.
La part d'ombre fait son travail. Normal. Elle éteind quelques lueurs, fabrique des déceptions.. elle rôde. Elle remplit des casseroles avec les grumeaux des jours qui ont attaché.
On lui a dit au récit de ne pas se gêner, de dire ce qu'il a sur le coeur. On sait qu'on ne fait pas de voyage sans casser des oeufs. On la tient notre déception, on va pas la laisser filer sans la raconter un peu.
C'est une année d'incertitudes volontaires...