Ils partent..... partout.... par Terre....

Le voyage d'un gars et d'une fille qui vont prendre l'air derrière la planète. Partir, pour pouvoir précipiter un rêve contre la peau du réel, le concasser pour le mélanger à la pâte du monde. Un rêve, c'est fait pour être râpé sur les jours, pour recueillir des éclats, des poussières... Arranger ces poussières et raconter des histoires. Et faire de nouveaux rêves...

25 avril 2006

Mexique : Basse Californie du Sud.

On continue notre descente vers le sud. San Ignacio, une oasis en plein désert, Santa Rosalia où on retrouve la mer de Cortes, Mulege, une oasis en bord de mer. A chaque fois la route est spectaculaire, mais on avance vite lorsqu'on constate qu'on ne pourra pas sortir facilement de la ville à pied. Santa Rosalia nous fait du bien, c'est très cordial, populaire. On dirait vraiment une ville de western.

Seul portrait du voyage.


Il y a eu des français ici qui ont exploité du charbon, et, il reste aussi une fameuse boulangerie.



Ici, partout, c'est essentiellement tacos, nachos, buritos, hamburgesas... et comida étasunienne. En plus comme il commence à faire bien chaud, les boutiques de glaces fonctionnent à plein : impressionnant! Plus on avance dans le voyage, plus les gens sont volumineux...On s'inquiète un peu pour les canadiens!!!


A Loreto, on s'arrête quelques jours, surtout pour se reposer de toute cette route. La peninsule fait 1500 km et traverse souvent les montagnes. On a bien échangé quelques sourires et quelques mots chaleureux par-ci par-là avec les gens, mais on ne sait jamais à quoi s'attendre. Du coup, on s'attend au pire juste pour avoir de bonnes surprises. Parfois ça marche. Heureusement, les oiseaux (et les crabes).



Il est clair qu'on n'est pas encore au Mexique. A la Paz, on trouve un hôtel atypique, tenu par Miguel, quelqu'un de franchement sympathique, qui nous parle de son pays. Enfin, on apprend des choses. C'est un homme engagé, qu'on pourrait qualifier d'alter mondialiste. Il parle de Gringoland quand il évoque la Basse Californie. Le gouvernement mexicain a changé un article de sa constitution permettant aux étrangers d'acheter très facilement des terrains et de construire... villas, marinas, golfs... sans contrepartie. Les mexicains sont amers, ce qui explique leur attitude fermée. Et les américains, pourvoyeurs de devises se donnent tous les droits. Arrogance, étalage. Affligeant. Et le mode de vie des gens est évidemment chamboulé par ce tourisme bien pourvu en billets verts. Pas de place pour le routard... rien n'est fait pour un tourisme de ce type. Du coup, la logistique prend beaucoup de temps pour inventer des solutions qui minimisent les dépenses.
Tout de même, on emporte quelques trésors
des delices d'oranges et de mangues
les ocres, roses, rouges des montagnes
le spectacle des oiseaux*
les sourires, si rares, si précieux
les paroles, si précieuses, si rares
Au pays des cactus, ca pique quand on s'approche.
Des fleurs, du mal.
Encore merci aux oiseaux.


Et, maintenant en route pour Los Moschis. Hasta luego.

*Merci Renate pour les jumelles. Tu regarderas dedans, depuis les perroquets de Port Jackson, la collection s'est agrandie...

Mexique : Basse Californie du Nord


A chaque catapulte vers un nouveau pays, on est pris dans le filet à secouer temps et espace... On a encore la tête dans le pays qu'on quitte que déjà on arpente une autre terre. Vent des mélancolies... Entre la Nouvelle-Zélande et le Mexique, les facéties spatio-temporelles furent particulièrement concentrées!
Petit retour arrière : On vient juste de passer à l'heure d'hiver lorsqu'on quitte Auckland, le 1er avril à 19h. Apres 12h de vol, on se pose à Los Angeles le 1er avril a 11h le matin. Voila, ca y est, on a appris à remonter le temps. On arrive au Mexique le lendemain, et on passe à l'heure d'été. Et, plus tard, lorsqu'on arrivera en Basse Californie du Sud (il y a 2 états) , il y aura un changement de fuzeau horaire et il faudra avancer nos montres d'une heure... Salsa picante! Bref au bout du compte, on doit avoir 7 heures de retard sur vous maintenant.
Los-Angeles - San Diego - Tijuana - Ensanada : le 2 avril on est au Mexique, l'aventure peut commencer. La Baja California est une longue péninsule sauvage, en grande partie composée de montagnes et de déserts. A l'ouest le Pacifique, à l'est la Mer de Cortes. Le 3ème jour, on est à El Rosario aux portes du désert. Immensités, montagnes, cactus géants, canyons... Nouvelle ambiance, nouveau décor, nouveaux parfums.


Les gens sont plutot cordiaux jusque là, on se posait quelques questions. Il faut savoir qu'un tourisme américain massif sévit ici. C'est un tourisme aisé, 4x4, camping-car, yacht... Mais ce n'est rien ici par rapport au sud.
C'est à Bahia de Los Angeles qu'on s'arrête quelque temps, côté mer de Cortes. C'est une réserve naturelle. Le site est splendide, grande baie avec îlots et sierras autour, avec un nombre impressionnant d'espèces d'oisaux. Les levers et couchers de soleil utilisent encore une autre palette de couleurs qu'ailleurs pour faire leur cinéma. Pélicans, hérons géants, aigles et vautours, canards, oies, limicoles... En voilà un aperçu.


Mais, la tortue marine, on n'a pas pu la photographier. On est aux anges dans la Baie des Anges.
On continue la descente vers Guerrero Negro, côté pacifique, en bus. Plus on descend, plus la température monte, et plus l'ambiance se refroidit. Il faut arracher les informations aux gens, pas du tout de lieux pour se renseigner, se procurer des cartes.... Le bus est le pire moyen de découvrir ce pays. On voit passer les belles choses par la vitre... Les prix des voitures sont prohibitifs. On ne rencontre aucun voyageur en sac à dos. Bon...


A Guerrero Negro, on change d'etat. C'est une bourgade relativement sympathique, on profite plusieurs jours de ballades vers la lagune qui est a portée de nos jambes. Les oiseaux sont là encore nombreux. C'est à Guerrero Negro qu'on voit les premiers pélicans blancs, marrant non?


C'est là aussi qu'on commence à comprendre qu'il faut renoncer au voyage qu'on imaginait ici. Il ne rentre pas dans le moule de la réalité. Paf, une tarte dans la figure! Ce sera autre chose, un pays juste effleuré, où on ressent un certain malaise, grandissant.


Un récit - de voyage - cherche toujours à bien polir ses histoires. Si on le laissait faire, il raconterait surtout les instants lumineux. Faut pas toujours le croire, il ment vrai, il parle-note, il se regarde dire... il fait la vie comme on voudrait qu'elle soit.
Il a raison le récit, il fait la vie.
La part d'ombre fait son travail. Normal. Elle éteind quelques lueurs, fabrique des déceptions.. elle rôde. Elle remplit des casseroles avec les grumeaux des jours qui ont attaché.
On lui a dit au récit de ne pas se gêner, de dire ce qu'il a sur le coeur. On sait qu'on ne fait pas de voyage sans casser des oeufs. On la tient notre déception, on va pas la laisser filer sans la raconter un peu.
C'est une année d'incertitudes volontaires...